Trophées mahorais de l’entreprise
Émanciper Mayotte
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💛 Social & solidaire
« Personne ne voulait me donner les chiffres », déroule Houssaini Tafara. Jusqu’à découvrir une étude du conseil départemental : 90 % des jeunes mahorais qui partent étudier en métropole échouent. Celui qui a fait sa scolarité à La Réunion et ses études en métropole commence dès 2007 à distribuer des Power Point aux bacheliers de Kani-Kéli : où se diriger à l’aéroport, la caution à prévoir pour le logement, les bonnes adresses etc. Avant d’être repéré pour intervenir dans un premier lycée, puis d’autres, pour former les lycéens. « Mais en 2015, j’apprends qu’un jeune Mahorais est mort de faim dans son campus de Villeneuve-d’Ascq », au nord de la France. Sans réaction en local et poussé par le ministère des Outremer, dit-il, il créé, en 2017, Émancipation Mayotte. C’est d’abord son restaurant qui aide à financer ses formations mobilité avant de pouvoir compter sur plusieurs fonds et partenaires. Désormais, avec une présence à Nantes, à La Réunion et à Dembéni, mais aussi grâce aux forums de la mobilité et interventions dans les lycées, l’association parvient à accompagner 1.800 jeunes, inscrits dans leur base, rien qu’à Mayotte.
« Mais il ne faut pas se mentir, un jeune qui part en métropole n’a pas le niveau. Il a des problèmes en français, en mathématiques, en culture générale et d’interculturalité », appuie celui qui met en place le site MayJeuxPedago pour proposer des tests en ligne, auquel il souhaite ajouter des cours. Selon lui, chaque jeune rate en moyenne deux à trois mois de cours par an : deux ans une fois arrivé au bac. Sur le volet culturel, l’association, accréditée par la Commission européenne, permet aussi à une centaine de jeunes de partir chaque année à l’étranger.
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